Il fut un temps où la vie avait une signification pour moi. Je ne me souciais pas des problèmes de ce monde : une bulle infranchissable, un obstacle contre les attaques extérieures. Mais aujourd'hui, il n'y a plus rien de cela. Mon existence n'est qu'une souffrance continuelle et intarissable, qui s'écoule comme un torrent dans les eaux du temps. Quand je me regarde dans une glace, je ne vois que l'ombre de ce que je fus il y a longtemps. Je ne vois qu'un visage que je ne reconnais plus, que je ne comprends pas. Un visage qui ne goûte plus à rien et qui n'est que du marbre poli.
La joie n'est que le répit de la détresse. La vie est si cruelle que je pleure chaque nuit de n'être que sa marionnette. Je ne contrôle rien et je m'en suis rendu compte. Derrière-moi, je n'ai laissé que des débris éparpillés au sol. Devant-moi, il n'y a plus que la Faucheuse qui m'attend. Patiente, elle me sourit et me laisse à mes histoires monotones et mélancoliques, attendant que le temps fasse son œuvre. Mon âme saigne, maculée de rouge. Je ne veux plus connaître la souffrance ! Ce sentiment de déchirure, de mal-être profond et incommensurable. La nausée qui vous tiraille et le ventre qui se noue comme si on enfonçait une lame dans vos entrailles.
Les personnes trop heureuses. Ils regardent un être dans la souffrance et se persuadent d'une quelconque peine. Simple pensée fugace quand le mal ne les ronge pas directement, parfois même indirectement. Un malheureux n'est qu'un malheureux parmi une multitude de malheureux. Il n'est qu'un court moment d'attention dans leurs journées. Ils ne comprennent cette tristesse profonde que lorsqu'ils souffrent eux aussi. Et là, ils changent d'attitude !
Le monde est cruel, injuste, et il le restera toujours. J'aimerais d'ailleurs lui dire adieu. Mais je ne peux pas. Suis-je trop lâche, suis-je trop faible ? Je ne veux plus de cette vie mais elle continue pourtant, identique quand ce n'est pas pire. Cette vie qui ne veut plus rien dire et qui s'écoule sans fin.

Pensée morbide, et alors ?

Derrière son regard ambre et son visage fin, le jeune homme possède un caractère bien à lui. De prime abord, comme la plupart des individus de son âge, il apparaît tout à fait normal. Il sourit aux blagues qu'on lui raconte, rigole des situations extravagantes et burlesques rencontrées, séduit les filles ou garçons qui lui plaisent un peu. Et s'il n'en pense pas moins de la stupidité de la personne en face de lui, il joue quand même le jeu de l'hypocrisie. En somme, il ne fait que se fondre dans le moule de la société. Parce qu'il peut plaire, il demeure néanmoins plus calme et plus réservé que les autres. Il sait comment s'y prendre et entretient l'image qu'on se fait de lui. Parce qu'au final, être admiré, même si ce n'est pas être aimé, est un sentiment fort agréable qui est loin de lui déplaire.

Toujours avec quelque chose dans les mains ou dans les oreilles - un portable, des écouteurs -, il en vient parfois à se perdre dans son monde et en oublie ce qu'il devait faire ici et là. Sinon, on ne peut pas dire qu'il affectionne énormément de choses. Outre peut-être le piano, passion depuis sa jeunesse, il abhorre plus qu'il n'aime.
Et sous cette apparence paisible, il recèle un fond plus sombre, une partie cachée qu'il ne dévoile presque jamais. Il calcule beaucoup et réfléchit donc toujours avant de faire la moindre action. Mais lorsqu'il n'y parvient pas et qu'il s'avère qu'il se trompe, Joshua regrette rarement sa spontanéité et ne s'excuse presque jamais auprès de l'éventuelle personne concernée. Au fond, rien n'importe plus que lui-même. Il est le seul qui compte. Celui-ci n'a jamais pitié des malheurs qui arrivent aux autres et ne s'attache réellement à presque personne. Il aide rarement les personnes qui le lui demandent en-dehors de l'école. Après tout, pourquoi rendre un service s'il n'y a rien derrière ? N'est-ce pas ce qu'on appelle la gentillesse ? Manque de caractère qui amène souvent plus de problèmes que de solutions.

Lorsqu'il est seul, il repense aux années passées, perdues. Il repense à lui, à ses parents, à sa famille. Les choses qu'on considèrent comme précieuses. Une vieille citation dit : « Tout bascule des fois si vite dans une vie, si vite que le passé s'efface comme dans un rêve ». Et c'est tellement vrai. D'une heure à l'autre, une vie peut être détruite. Et tous ses souvenirs désormais ne sont plus qu'un rêve oublié.

L'individu possède une silhouette fine ainsi qu'une allure féline, qui laisse apparaître des muscles bien dessinés. Il mesure un mètre soixante-quatorze. Son poids, il ne saurait lui-même le dire avec exactitude - il ne garde pas une balance sous le bras. Sa chevelure est rousse, raide, aux reflets changeants selon la lumière du soleil. Elle tombe jusqu'à sa nuque ainsi que son visage, cachant à moitié celui-ci, passant devant ses yeux. Il arrive qu'il glisse ses mèches derrière d'un geste de la main : une habitude en apparence banale qui a malgré tout tendance à mettre une pagaille impossible dans cette touffe déjà éparse à l'origine.

Son regard est parfois vitreux, souvent perdu mais rarement joyeux. Ses yeux, quant à eux, sont marrons. On peut se rendre compte à quel point ils sont magnifiques de près. Absorbants, envoûtants, un océan infini et incommensurable. Et lorsqu'il divague au gré de ses pensées, ce qui est rare devant autrui, on peut presque lire dans son âme au travers de ceux-ci.
Le visage fin est bien dessiné, tandis que le sourire montre des dents blanches immaculées. Enfin, la peau de son corps est blanche comme neige.

Question vestimentaire, il n'y a rien de plus simple. Il aime les vêtements sombres, discrets. Pourtant, il arrive qu'il s'habille d'une autre manière dans la seule optique de plaire. Ces styles vestimentaires sont de toute façon adoptés en-dehors de l'école. La plupart du temps, il porte les habits qui sont obligatoires, soit une tenue blanche.
Il garde une bague gravée de son nom, qu'il a toujours eu au plus loin que sa conscience ne l'amène. Le jeune homme possède aussi un tatouage près de l'omoplate gauche. Un ange qui coule jusqu'à sa fesse. Même si le dessin est long, il reste fin, et rend la vision d'ensemble plutôt agréable.