T'as pas parfum menthe ?

Holly - Eli' - Yuuki.

« Everyday I shock,
no matter what they say. »


C'est un jour comme les autres me diras-tu. Tu casses ton réveil d'un simple mouvement du poignet contre le mur, tu te roules en boule sous ta couette, why so cute ? Tu es tellement douée petite Holly, que tu te fracasses le poignet en même temps que ton réveil. C'est malin. Ce n'est qu'une petite blessure, rien de plus. Une petite voix dans ta tête t'obliges à te lever ; what the fxck ? Tu te diriges machinalement vers la salle de bain, & tes petites mains se mettent à fouiller dans un grand placard blanc. Tu trouves enfin ce que tu cherches. En deux temps, trois mouvements, tu te fais un mini bandage de fortune. Tu contemples ton œuvre, et tu te dis « pas si mal en fin de compte ». C'est bien ce que je disais, que tu es douée petite Holly ! Doucement, tu fais glisser tes vêtements le long de ton corps et tu te faufiles sous la douche. Un moment de réflexion s'impose. Tu te dis que tu aurais dû prendre ta douche avant de mettre ton bandage, mais ce n'est pas un détail comme celui-là qui va gâcher ta journée. Alors l'eau se met à couler sur ton corps, ta tête tombe sur le côté, l'eau chaude te rend somnolente. Alors que tu vas t'endormir, une sonnerie retentit. Non, pas le début des cours. Peut-être ton réveil qui ressuscite ? Tu pousses un petit grognement et sors de la douche. Tu t'enroules dans ta serviette et shoote dans le réveil, qui cesse immédiatement de sonner. Les pièces de l'appareil sont éparpillées sur le sol, mais tu n'es visiblement pas d'humeur à tout ramasser. Car oui, l'humeur d'Holly change trop vite, tout le temps. Imprévisible, comme l'orage. Tu soupires et jette ta serviette humide par terre. Ta chambre est un véritable champ de bataille, mais tu es incorrigible, alors quand on te dit « range ta chambre » tu lèves ton majeur et tu t'en vas.

Parmi le tas de vêtements qui s'est accumulé par terre, tu trouves un haut blanc, un lapin rose imprimé dessus. « Bof », mais tu es flemmarde alors tu porteras cette vieillerie. Tu prends un jean, des bottes noires & tu sors, à moitié-endormie, dans le couloir. Tes oreilles se mettent soudain à grésiller, tu as mal à la tête, début de migraine pour débuter cette magnifique journée ! Tu entends les gens parler dans ton dos « LOLZ T'AS VU SON HAUT », tu n'es pas d'humeur à te battre. Alors tu te retournes (j'ai une gueule de zombie et je m'assume, je vous présente HOLLY!), tu leur lances un regard pire que noir, et elles s'arrêtent de suite de roucouler comme des bécasses. C'est impressionnant les gosses de riches & les fifilles à papa-maman qu'il y a ici. Tu ne supportes pas les entendre ne serait-ce que leurs voix. Des voix de Justinebieberfan, t'as envie les frapper, mais tu te retiens, tant bien que mal. Tu insultes les gens qui se moquent de ton t-shirt, que tu trouves plutôt mignon en fin de compte. Et puis, ce ne sont que les filles de riches habillées en mode pétasses allumées qui se moquent de toi, et qui gloussent comme des poulets. Alors, tu ris intérieurement, t'as pitié d'elles. Et puis quand tu en as assez, tu leur lances en pleine face des stylos que tu sors de nul part. Tu es agressive, personne n'ose plus t'approcher, et tant mieux pour eux.

Puis, quand tu crois que tu vas enfin pouvoir respirer l'air frais du jardin, tu percutes un truc. Ce truc te propulse quelques secondes dans les airs, tu as mal d'avance pour tes fasses, et enfin, tu percutes violemment le sol. Les poulets se remettent à glousser. Et toi, tu ouvres enfin les yeux pour voir qui a osé te déranger. Tu te relèves, enlève le peu de poussière qu'il y a sur ton jean et regarde enfin ton agresseur. C'est une fille. Mais pas une fille comme les autres, c'est une sorte d'arc-en-ciel. Tellement de couleurs, t'as mal aux yeux. Elles a des sortes de... Trucs collés un peu partout sur son sac, des bracelets toujours hauts en couleurs. Tu remarques quelque chose d'inattendu noué à son poignet : un bracelet en or. Étonnant pour une fille comme celle là. Tu vois des tonnes de sachets de bonbons dépasser de son sac, et parterre, des boules rouges qui roulent, qui roulent et qui traversent tout le couloir. Des bonbons. Tu lèves les yeux au ciel ; et après, c'est de toi qu'on se moque ? Enfin, elle n'a pas l'air d'une Justinebieberfan, alors tu te calmes un peu avant de l'engueuler.

« ... Tu ne pouvais pas faire attention ?! »

Tu shootes dans un de ses bonbons, puis tu la regardes méchamment. Comme d'habitude, tu n'es pas très sociable. Mmh, peut-être qu'elle ne l'a pas fait exprès. Alors, tu la prends par le bras et la tire, afin qu'elle se relève. Qu'est ce qu'elle est maigre, pour quelqu'un qui a l'air de se gaver de sucreries. « Toi, t'as de la chance que je sois un peu moins violente ce matin... ». Ta gentillesse te perdra, un jour ou l'autre. Enfin, on ne parle pas là de gentillesse, mais plutôt de pitié.

« Booon... J'ai pas envie de m'occuper d'une gamine comme toi, alors réponds vite. Dis moi ton nom, histoire que je ne te tabasse pas si tu m'emmerdes encore... Moi c'est Holly McKinnon, mais aujourd'hui on m'appelle plutôt la-fille-qui-a-un-t-shirt-de-gamine mais que veux-tu, personne n'est parfait. Et... Tu ne t'es pas fait trop mal j'espère ? Parce que je ne te porterai pas à l'infirmerie, rêve pas trop. Je ne suis pas aimable, c'est comme ça, que tu le veuilles ou non. Tu vas sûrement dire que je parle trop, mais j'en ai un peu rien à foutre... »

Ah, enfin. Voilà. T'es en mode je-parle-trop-aux-inconnus, mais que veux-tu, c'est ton caractère. Tu es incorrigible. Tu regardes la fille-bonbons, en attendant impatiemment une réponse « MAIS ACCOUCHE BOUFFONE », ouais, t'aurais envie de lui dire ça mais... T'es pas si méchante quand même. Alors tu te tais, et tu attends...

« Impatiente Holly. »